Le vin de Constance - Klein Constantia
Laissez-moi vous conter l’histoire d’un joyau...
Cette aventure commence en 1685, Simon Van Der Stel est nommé gouverneur du Cap par la colonie des Indes Orientales.
Il débarque en Afrique du Sud où il découvre un pays fabuleux et exotique, une terre offerte à tous les projets, une terre prête à se donner, à s’ouvrir au monde nouveau...
Van Der Stel va y rester quelques années puis décide de s’y installer définitivement, séduit par cet endroit magique.
La colonie Néerlandaise lui donne en 1685 un domaine de 750 hectares.
Simon VDS décide de faire parler cette terre et se lance dans une aventure en y plantant 10 000 pieds de vigne. Notre homme connaît le métier de vigneron, il fera importer des boutures de Muscat de Frontignan au Cap, c'est ainsi démarre la belle aventure.
Il donnera le nom de Constantia à son domaine en hommage à sa femme, à force d’amour et de travail, la vallée comptera bientôt 70 000 pieds de vignes qui donneront, en 1692, la première cuvée du vin de Constance, un nom que l’on connaît encore aujourd’hui.
Au fil des années la notoriété grandit... Un petit tonneau est envoyé à la compagnie Néerlandaise des Indes où il séduit par sa « douceur et son caractère ». Mais l’année 1712 est marquée par le décès de Simon VDS, et le fabuleux domaine est vendu aux enchères.
Il sera divisé en trois parties : Bergvliet, Groot (grande) Constantia et Klein (petite) Constance, et c’est sur cette dernière que Johannes Colijn se remet au travail et relance la production du vin. Il réussira par la suite à réunir à nouveau la Grande et la Petite Constance pour reconstituer dans son ensemble le domaine viticole si cher à Simon VDS.
Le vin de Constance s’exporte ainsi à Londres, à Paris et en Amérique, où il séduit et assoit sa notoriété. Il devient le favori des plus grands, l’empereur de Prusse, Georges Washington, Versailles lui ouvrent leurs caves. Il est décrit comme le vin le plus « délicieux du monde », c’est aussi l’un des plus chers.
C’est en 1778, qu’Hendrik Cloete reprend le flambeau du domaine en digne héritier de VDS, vigneron et hollandais comme l’était Simon. Grâce à lui, le vin atteindra les sommets de la qualité.
Ses louanges seront vantées par de nombreux écrivains et poètes qui trouvent en sa douceur une source d’inspiration. Jane Austen lui trouve même des « pouvoirs de guérison des déceptions du cœur », tandis que Baudelaire fait son éloge dans « Les Fleurs du Mal » ,Dickens, lui fait une place dans son roman « Le Mystère d’Edwin Drood ». Napoléon Bonaparte adoucira son exil à Sainte-Hélène en dégustant chaque jour un verre de ce fabuleux nectar, celui-là même qui l’accompagnera sur son lit de mort.
Le vin de Constance s’entoure de son mystère de vin du bout du monde et s’invite sur toutes les tables royales. Il assiste aux plus marquants moments de l’histoire, rivalisant avec de grands vins comme le Tokay ou les Madères, apportant un peu de diplomatie lors des grands rendez-vous.
En 1860, une catastrophe s’abat sur les vignobles du sud de l’Afrique, et le domaine de Constantia n’y résistera pas. L’oïdium mettra en péril et en faillite de nombreuses fermes viticoles. L’histoire toucherait-elle à sa fin ?
Eh bien non ! Ce vin de caractère n’était pas prêt à mourir, et c’est dans les mains d’un certain Duggie Jooste et grâce au savoir-faire du professeur et œnologue Chris Orffer, que la magie va de nouveau opérer. Nous sommes en 1980...
Le vin de Constance va se réveiller après un long sommeil d’un siècle. Pas à pas, les deux hommes vont s’appliquer à retrouver l’essence même de ce vin majestueux. Ils garderont jalousement la recette de cet élixir si précieux ; seuls deux barils naîtront de la première récolte.
En 1990, la nouvelle de cette renaissance souffle jusqu’aux oreilles des plus grands sommeliers français et le Constantia, « vin de Napoléon » comme on le surnomme, s’invite dans les meilleurs restaurants de France.
Le vin de Constance reprend sa place dans l’histoire lorsque Nelson Mandela lui ouvre la porte de sa cave présidentielle.
En 2011 Klein Constantia trouve de nouveaux propriétaires en la personne de Zdenek Bakala et Charles Harman, ils sont les gardiens de ce patrimoine historique.La résurrection de ce vin est le résultat de plusieurs siècles de labeur et d’amour.
Une fabuleuse aventure entre l’homme et la terre qui perdure à jamais ! Cette alchimie permet aujourd’hui de déguster un vin qui porte en lui toute une histoire et qui côtoie les plus grands de ce monde.
On trouve encore aujourd’hui des bouteilles contenant plusieurs siècles de vie, portant le rêve d’un homme qui voulut faire connaître au monde la douceur d’un fabuleux nectar…